Le Compte Personnel de Formation (CPF) est un dispositif pertinent mais dont la portée pourrait être limitée, d’après un rapport publié par l’Institut Montaigne.
Certes, le CPF bénéficie, contrairement au DIF, d’un financement dédié (0,2% de la masse salariale des entreprises de plus de 10 salariés, soit environ 900 millions d’euros), mais cette contribution « ne suffirait sans doute pas à assurer le bouclage du système ».
1ère raison : le nombre d’heures cumulables (150 heures) ne permettra pas d’accéder à des formations certifiantes ou qualifiantes.
2ème raison : les abondements complémentaires versés par les régions, l’Etat et Pôle emploi pour les chômeurs, les branches professionnelles, les entreprises et les salariés eux-mêmes pour les actifs en emploi, restent hypothétiques.
Les collectivités et l’Etat se concentrant jusqu’ici sur les demandeurs d’emploi, leur participation à la formation des actifs est très aléatoire dans les années à venir.
Le rapport émet aussi des doutes sur le versement de leur quote-part par les entreprises. En effet, ces formations qualifiantes peuvent être valorisées auprès d’autres entreprises par les salariés formés : leur crainte est donc de susciter une mobilité accrue de leurs salariés (et a fortiori vers leurs concurrents).
Quant à l’abondement par les salariés eux-mêmes, « il serait hasardeux de miser dessus ».
Reste la position des branches professionnelles : mais l’une des stratégies des employeurs pourraient consister à « contenir les tentatives des syndicats de créer des abondements supplémentaires dans les branches ». Et à neutraliser ainsi cette manne potentielle.
L’Institut Montaigne estime que « la suppression de l’obligation légale aurait dû avoir pour contrepartie un abondement obligatoire plus conséquent des CPF pour permettre des formations plus longues et accroître le pouvoir de négociation des salariés ».